Les contes d’Halloween d’Ernestine Frousse
Bonjour à
tous. Soyez les bienvenus dans ma boutique. Je suis Ernestine Frousse et dans
ma librairie, vous trouverez des livres venus du monde entier.
J’ai, ici,
un grimoire dans lequel je note des histoires étranges que m’a raconté mon amie
Maud la magicienne. Elle connaît beaucoup de secrets et m’a autorisé à vous en
dévoiler quelques unes… Je vous propose de commencer avec l’histoire de
Diabolo…
Diabolo le chat noir et Lucie la chauve-souris :
Conte protégé.
Mon amie Maud, comme toutes les magiciennes, vit avec un
animal de compagnie. Lequel à votre avis ? Oui, un chat ! Mais pas n’importe
lequel. Un chat noir comme le charbon prénommé Diabolo. Il avait de grands yeux
verts brillants dans la nuit. Lorsqu’il n’était encore qu’un jeune matou, il
aimait se coucher près de la cheminée pour se réchauffer et il ronronnait si
fort que les murs de la maison en tremblaient légèrement. Il s’amusait souvent
à mettre ses pattes dans la soupe tiède qui mijotait le soir dans le chaudron à
potion magique.
À la tombée de la nuit, il adorait sortir pour effrayer quelques vieilles dames. Il y réussissait très bien d’ailleurs. Il se postait sur le vieux muret de briques rouges et sautait comme un diable en feulant. Feuuuuuuuuuffff ! Des dizaines de vieilles dames sont parties en courant terrorisées.
Ensuite, il allait dans la forêt toute proche pour chasser. Et que chassait-il, vous avez une petite idée ? Des souris, oui… mais pas que, car il sautait pour attraper les oiseaux qui n’étaient pas encore couchés et courait après les petits lézards et… les chauves-souris. En avez-vous déjà vu ? Ça ressemble un peu à une souris ordinaire mais avec des ailes, de grandes oreilles et des petites dents pointues comme un vampire. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, elles sont très jolies et tout à fait adorables. Mais Diabolo ne les aimait pas et essayait par tous les moyens de les attraper. Il lui fallait sauter haut, même très haut pour les saisir en vol.
Lorsqu’il lui arrivait d’en capturer, il les ramenait fièrement comme des
trophées chez Maud. Mais mon amie, qui a horreur qu’on fasse du mal aux
animaux, le grondait très fort pour qu’il ne recommence pas. Dès qu’il avait le
dos tourné, elle redonnait la liberté aux chauves-souris en les relâchant par la
fenêtre. Elle en a sauvé des dizaines de cette façon.
Mais un jour, tout a changé pour Diabolo… c’était un peu avant la St Valentin, la fête des amoureux. Maud préparait, dans son grand chaudron, un philtre d’amour pour une jeune dame qui le lui avait commandé. Et notre ami Diabolo eut la bonne idée d’y tremper une patte pensant que c’était de la bonne soupe de légumes. Il se lécha les doigts un à un en trouvant ce goût délicieux. Puis, comme d’habitude, il sortit pour sa chasse nocturne.
Et c’est à ce moment là que la potion magique commença à faire effet. Il ne voyait plus les petits animaux comme des proies à dévorer mais comme des amis. Et lorsque Lucie la chauve-souris passa à toute allure dans le ciel juste au-dessus de lui, son cœur se mit à battre fort, très fort et des petits cœurs rouges apparurent dans ses yeux. Vous l’aurez compris, Diabolo venait de tomber amoureux car le philtre d’amour de Maud fonctionnait parfaitement et allait faire effet pour toujours. Diabolo sauta en direction de Lucie :
-Mademoiselle ? Appela-t-il.
La chauve-souris, très méfiante s’agrippa, la tête en bas, tout en haut
d’un grand chêne.
-Que veux-tu minet ? Lui répondit-elle.
-Je vous trouve très jolie dans votre robe de velours noir.
La demoiselle qui connaissait bien les vilaines habitudes du chat allait prendre la fuite lorsqu’elle aperçut à la place de ses yeux verts inquiétants et luisants deux jolis cœurs rouges, brillants comme des diamants. Elle tendit l’oreille et écouta attentivement.
- Mademoiselle, reprit Diabolo, voulez-vous m’épouser ?
À ces mots, la surprise fut si grande que Lucie lâcha la branche sur laquelle elle était accrochée et tomba tout droit dans les pattes du matou.
Et croyez-vous qu’il la mangea ? Non, il l’embrassa. Lucie, qui heureusement n’était pas blessée, se mit à rougir sous ses tendres baisers. Elle était émue d’avoir été sauvée mais se demanda toutefois si Diabolo n’était pas devenu fou !
Lorsqu’il l’invita à dîner, elle fit la moue, se demandant si elle devait accepter. N’était-ce pas un piège après tout ? Elle réfléchit puis finit par dire oui en se promettant de rester sur ses gardes.
Mais tout se déroula pour le mieux. Au menu : ni frites ni hamburgers mais petites graines de fleurs et verre de lait. Après ce charmant repas sous les étoiles, ils décidèrent de se revoir. Ils se donnèrent rendez-vous chaque soir sous le grand chêne. Les mois passèrent et ils apprirent à se connaître. La demoiselle devint fort sensible au charme du chat couleur de charbon. Bientôt, elle tomba elle aussi amoureuse et consentit même à se fiancer.
Un soir d’octobre, alors que les arbres avaient revêtu une belle couleur orangée, ils enfilèrent leurs plus jolies tenues. Lorsque les premières étoiles apparurent dans le ciel, ils se marièrent sous la lune dorée, entourés de tous les animaux de la forêt. Ils s’amusèrent et dansèrent toute la nuit sur des rythmes endiablés.
Et depuis ce jour, Diabolo
ne fit plus jamais de mal aux chauves-souris ni à personne d’autre d’ailleurs…
sauf aux vieilles dames qui passent toujours près de sa maison.
Feuuuuffffffff !
Le petit squelette :
Conte protégé.
Oscar était
un petit squelette. Il vivait avec ses parents dans un monde étonnant peuplé de
sorcières farceuses, de fées malicieuses, de licornes majestueuses, de gnomes
mignons, de fantômes grognons et de monstres doux comme des chatons…
bref ! Un monde peuplé de toutes sortes de créatures bizarres. Cet univers
étrange n’est pas très loin d’ici et seule mon amie Maud la magicienne connaît
le chemin qui y conduit… Elle n’a pas le droit de le dévoiler mais je sais
qu’on y arrive en descendant un escalier magique caché sous une trappe dans le
grenier tout poussiéreux d’un château abandonné.
Mais revenons à notre petit Oscar. Ce gentil squelette avait 8 ans à l’époque où se déroule notre histoire. Et si mes souvenirs sont bons, il allait au CE2. Il était bon élève à l’école et apprenait toujours parfaitement ses leçons. La maîtresse le félicitait souvent pour son travail sérieux et appliqué. Malgré cela, il avait horreur d’aller en classe et pour une bonne raison… il subissait chaque jour les moqueries des autres enfants car Oscar était très maigre. C’est vrai qu’il était extrêmement mince presque aussi fin qu’une feuille de papier. Sa maman lui disait souvent que ce n’était pas grave d’avoir un corps aussi frêle du moment qu’il était en bonne santé. Malgré ces mots rassurants, le petit squelette se sentait triste d’être rejeté. Chaque midi il mangeait seul, chaque récréation, il la passait seul et chaque soir sur le chemin du retour il était encore seul.
Quelques semaines après la rentrée des classes, une nouvelle élève arriva. C’était une petite fille squelette de 8 ans et demi prénommée Scarlett. Lorsque la maîtresse la présenta aux autres, beaucoup s’esclaffèrent et se moquèrent car Scarlett, à l’inverse d’Oscar, était toute ronde avec de gros os rebondis. Elle avait déjà connu de méchantes réactions et n’avait pas l’habitude de se laisser faire. Dotée d’un fort caractère, elle menaça immédiatement les irrespectueux de leur mettre un coup de poing sur le nez à la moindre remarque ! Tous ceux qui avaient ri, firent silence et ne se risquèrent plus à faire de plaisanteries sur les rondeurs de Scarlett. La maîtresse demanda à tous de se calmer et fit asseoir la nouvelle élève à la seule place disponible... à côté d’Oscar.
Rapidement,
les deux enfants firent connaissance. Oscar était aussi timide et effacé que
Scarlett était hardie et énergique. Et finalement, leurs caractères se
complétaient parfaitement. Il ne leur fallut pas longtemps pour devenir des
amis sincères n’éprouvant plus de solitude.
Peu de temps
avant la fête d’Halloween, toute la classe de CE2 se préparait pour
l’évènement. On avait creusé des citrouilles, fabriqué des guirlandes de papier
découpées en forme de fantômes, préparé des costumes effrayants et chaque parent
avait confectionné des confiseries à distribuer au soir du 31 octobre. Tous
étaient terriblement impatients de faire la récolte des friandises.
Cependant, tout allait tourner de travers à cause d’une certaine Esther. Devinerez-vous qui est Esther ? C’est une… sorcière. Oh elle n’est pas, comme vous pourriez l’imaginer, une vieille femme aux cheveux noirs, au nez crochu et avec de vilaines dents. Non, c’est une jeune fille blonde avec un joli sourire et de beaux yeux bleus. Sans être vraiment méchante, elle est pour le moins farceuse et ne peut s’empêcher de jouer des mauvais tours. À la veille d’Halloween, elle eut la très mauvaise idée de voler tous les bonbons qui avaient été patiemment préparés. Parents et enfants, en s’apercevant du vol, furent très déçus. Les plus jeunes se mirent à pleurer et la fête d'Halloween allait être gâchée.
Mais,
c’était sans compter sur la détermination de Scarlett. Malgré son jeune âge,
elle n’avait pas peur d’en découdre et comptait bien frapper à la porte
d’Esther pour exiger qu’elle restitue les friandises.
- On y va ! Dit-elle brusquement à Oscar.
- Mais... répondit-il, nous ne pourrons rien faire, juste toi et moi. C’est trop risqué.
Apparemment, Esther a piégé la porte et les fenêtres de sa chaumière avec des
tapettes à souris. Ça sera impossible de rentrer.
Scarlett,
contrariée, s’assit et se prit la tête entre les mains.
- Il faut
que je réfléchisse. Dit-elle à haute voix.
Elle se
creusait la cervelle lorsqu’une idée de génie vint éclairer son visage.
- Je
sais ! Déclara-t-elle.
- Et bien
quoi ? Questionna Oscar.
- Puisque
toutes les entrées sont bloquées, il n’y a qu’une solution… passer par la
cheminée !
- Mais c’est
une idée stupide !
- Non ce
n’est pas idiot, se défendit Scarlett. C’est une idée brillante et je suis
persuadée que ça va marcher, puisque c’est toi qui va descendre par le conduit.
- Moi !
Mais je ne suis pas le Père Noël ! Balbutia Oscar.
- Arrrrh ! Le Père Noël utilise la magie pour glisser dans la cheminée mais nous n’avons pas sa recette, il faut donc qu’on se débrouille autrement. Tu es le seul à être très mince et à pouvoir facilement passer par l’étroit conduit de cheminée. Toutefois, il nous faut de l’aide. Réunion d’urgence avec les autres élèves de la classe ! Décréta Scarlett.
Moins d’une
heure après, tous les enfants s’étaient donné rendez-vous près de l’ancien
puits aux vœux. Scarlett leur expliqua son idée et tous étaient fiers de
pouvoir apporter leur aide. Toutefois, il y avait deux points importants à
résoudre. De quelle façon monter sur le toit puis par quel moyen descendre par
le conduit de cheminée ?
- Facile ! S’écria Louis, le meilleur élève de la classe.
Il réajusta ses lunettes et dit :
- Je vais emprunter une échelle de corde à la
boutique de bricolage de mon papa.
- Parfait ! Répondit Scarlett. Il faut maintenant se répartir les rôles pour mener à bien
notre mission.
À la nuit tombée, tous les élèves se dirigèrent chez la sorcière avec leur équipement. Pendant que certains faisaient diversion en lançant des citrouilles moisies sur les murs de la maison d’Esther, les autres aidèrent Scarlett et Oscar à grimper sur le toit. Le feu de cheminée flambait, il allait donc falloir être prudent pour ne pas se brûler l'arrière-train. Oscar posa l'échelle de corde sur son épaule puis entoura solidement le reste de la corde autour de sa taille. Il prit une forte inspiration pour rassembler tout son courage avant de se laisser glisser dans la cheminée. Scarlett tenait fermement à l’autre bout pour que la descente se fasse en douceur et sans bruit. Oscar appréhendait de se retrouver nez à nez avec Esther.
Arrivé en
bas sans encombre et en évitant les flammes, il repéra tout de suite un gros coffre de bois débordant des
friandises subtilisées. Il se faufila rapidement et discrètement au travers du
salon sans même qu’Esther ne le voit. Elle était trop occupée à faire déguerpir
les intrus qui salissaient sa maison de chair de citrouille.
En quelques instants, Oscar avait récupéré tous les bonbons dans un long et fin sac de toile puis il se dirigea à toute allure vers la cheminée. Il tira deux coups secs sur la corde pour donner le signal de le faire remonter. Il agrippait fermement la précieuse besace de confiseries pendant que Scarlett avec l’aide de Louis le hissait prudemment vers l’extérieur. Tous redescendirent à la hâte et crièrent aux autres de filer.
Le temps qu’Esther comprenne ce qui s’était passé, tous les enfants avaient pris la fuite à travers le bois. Furieuse en découvrant l'échelle de corde qui pendait dans le haut du conduit de cheminée, elle pesta d’avoir été bernée.
Quant aux
enfants, ravis d’avoir réussi l’opération « sauvetage de bonbons »,
pensèrent qu’Esther serait privée de sucreries et que ce n’était que justice.
Grâce au
courage d’Oscar et Scarlett, la fête d’Halloween avait été sauvée et
s’annonçait des plus joyeuses. Les deux amis devinrent les héros de toute
l’école et ne furent plus jamais ni laissés de côté ni moqués. Une leçon
importante avait aussi été tirée de toute cette histoire, c’est qu’en équipe,
on est plus fort.
Victor le fantôme :
Conte protégé.
L’Ecosse est un pays où,
autrefois, les rois ont fait construire de nombreuses forteresses. C’est donc
un endroit idéal pour vivre lorsque l’on est… un fantôme. Car c’est bien connu,
les spectres aiment hanter les châteaux. C’est peut-être parce que c’est grand
et donc pratique pour se déplacer dans les couloirs lorsqu’on a un long drap
blanc sur le dos et quelquefois un boulet au pied. Mais c’est peut-être aussi
parce que hanter les vieux châteaux c’est un métier qui s’exerce depuis la nuit
des temps et que l’on ne change pas les habitudes facilement.
Notre histoire se passe il y a un peu plus d’un siècle dans le manoir de Lord et Lady Andrée. Victor, un petit fantôme d’à peine onze ans habitait là depuis toujours. Ses parents faisaient tout pour le rendre heureux et étaient fiers à l’idée qu’il hanterait les lieux lorsque viendrait l’heure de leur retraite. Dans la famille, on était « hanteur professionnel » de père en fils et de mère en fille depuis bien des générations.
Seulement, au fond de lui, Victor rêvait d’autre chose. Par peur de faire de la peine à ses proches il n’osait rien dire mais il n’aimait pas faire peur, il avait horreur d’entendre les cris de frayeur des gens du château et il détestait déambuler dans la brume pour terrifier le voisinage…
En revanche, il était fasciné par le ciel nocturne. Il aimait être au calme pour observer les étoiles, préférait compter les planètes plutôt que de compter ses pas dans les longs couloirs et par-dessus tout, il adorait contempler la lune. Souvent il se promenait sur le chemin de ronde du château et admirait le ciel du crépuscule jusqu’à l’aube. De temps à autre, le gentil vieux hibou qui habitait la forêt de chênes venait se percher en haut du donjon pour observer le ciel avec Victor. Même si l’animal était peu bavard, Victor se sentait en confiance et aimait à lui raconter ses joies et ses peines. Un soir, le sentant chagriné, le hibou demanda :
- Ça ne na
pas ?
- Non pas
trop… Je n’ose pas dire à mes parents que je veux devenir astronome.
- Astro
quoi ? Répliqua le vieux hibou qui n’entendait plus très bien.
-
As-tro-nome, c’est la personne qui étudie le ciel pour pouvoir ensuite dessiner
des cartes avec les planètes, les étoiles et les galaxies.
- Oui, je
sais ce que c’est ! Répondit le hibou. Et tu n’apprends pas ça à l’école ?
- Oh non ! En classe, j’apprends à hanter les grandes demeures mais ça ne me plaît pas
du tout.
- Eh bien,
parles-en vite à tes parents car, comme je le dis toujours, quand on a un rêve,
il faut tout faire pour le réaliser !
Aussitôt, Victor
rassembla tout son courage pour exprimer son souhait de devenir un grand
savant. Même s’il s’attendait à un refus, il défendit son opinion avec
sincérité. À sa grande surprise, son papa lui répondit :
- Nous aurions préféré te voir hanter le château comme nous mais si ça ne te plaît pas, il ne faut pas te forcer. En revanche, devenir astronome, c’est difficile et il va falloir te trouver un bon professeur.
Dès le
lendemain, Victor et ses parents demandèrent au maître d’école s’il connaissait
un professeur d’astronomie. Il avait entendu parler d’un certain Monsieur
Merlin en Bretagne qui avait la réputation d’être un très grand astronome,
magicien de surcroit.
- Mais
comment le trouver ? Demanda Victor.
- C’est bien
là le problème. Répondit le maître. Je crois qu’il habite la forêt de
Brocéliande mais c’est vaste et je n’ai aucune idée de la façon dont on peut le
trouver.
Déçu, le
petit fantôme glissa jusque sur les remparts du château. Le vieux hibou qui
venait juste de se réveiller et qui baillait encore le rejoignit bientôt.
- Bonsoir
Victor.
- Bonsoir Hibou. J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. Papa et maman sont d’accord pour que j’apprenne l’astronomie, mais nous ne savons pas où trouver le professeur que l’on nous a conseillé.
- C’est
ennuyeux. Répondit le hibou. Il se mit à réfléchir.
- Comment
s’appelle t-il ? Je le connais peut-être ?
- Il
s’appelle Monsieur Merlin.
- Ohhhh,
Monsieur Merlin, je sais qui c’est.
- Mais,
comment pourrais-tu connaître ce magicien qui vit si loin ?
- J’ai
beaucoup voyagé lorsque j’étais jeune et je me souviens très bien avoir
rencontré ce mage dont tu parles. Ça doit être un vieux bonhomme aujourd’hui…
pas moins de 180 ans. Il avait un accoutrement bizarre avec un chapeau pointu.
J’ai mémoire qu’il fabriquait des potions et que ses mélanges étaient parfois
maladroits car j’ai assisté à plusieurs explosions ! Dit-il en riant.
Victor
plissa les yeux. Il doutait des dires de l’oiseau. Peut-être se trompait-il,
après tout il était âgé et un peu lent.
- Je vois
bien que tu ne me crois pas. Dit le hibou. Je te prouverai que je ne raconte
pas de sornettes. Retrouve-moi demain à minuit dans le donjon. Je te
présenterai Monsieur Merlin.
Le
lendemain, à l’heure dite, Victor poussa la porte de la plus haute salle du
château mais ne vit que le
vieux hibou perché sur une poutre vermoulue. C’est alors que l’oiseau déploya
ses grandes ailes et s’envola en piquant droit vers le sol. Il toucha terre
dans un épais nuage de poussière. Victor ferma les yeux un instant, toussa et
découvrit ébahi que le hibou s’était transformé en vieil homme à la longue
barbe blanche vêtu d’un manteau bleu sombre et d’un chapeau pointu.
- Monsieur
Merlin ? Balbutia-t-il.
- Oui, c’est moi. Répondit-il le plus naturellement du monde. Grâce à la magie, je me transforme comme bon me semble. Si j’ai choisi de me changer en hibou c’est parce qu’avec mes grands yeux je vois parfaitement le ciel la nuit. C’est très pratique pour étudier les étoiles. Je suis venu en Ecosse pour être tranquille car là où je vivais, les hommes chassaient les hiboux.
Victor,
surpris mais ravi de cette fabuleuse rencontre, demanda à Monsieur Merlin de
bien vouloir devenir son professeur. Ce dernier accepta avec grand plaisir,
très heureux à l’idée de transmettre son savoir. Bientôt le jeune fantôme
apprenti astronome savait tout des
planètes, de la lune et de ses cratères, du système solaire, des étoiles, des
constellations et des galaxies.
Grâce à cet
incroyable professeur, Victor devint le premier fantôme astronome de
l’histoire. Et qui sait, peut-être ira-t-il sur la lune un jour ?
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