11. L'araignée Georgette



Auteur : Muriel Jorry.
Conte protégé. 
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Illustrations générées par IA.

Il était une fois, une vieille araignée habillée de rayures rouges et noires prénommée Georgette. Son activité favorite était de tisser la soie paisiblement installée dans l'atelier du Père Noël.

 Très occupés à la préparation des jouets, le Père et la Mère Noël n’avaient pas souvent eu le temps de faire le ménage dans l’atelier de fabrication, ce qui avait permis à toutes sortes d’insectes et de petits animaux de s’y installer.

Georgette, une vieille araignée, logeait depuis longtemps sous une grosse poutre de bois juste à l’endroit où le Père Noël avait installé son bureau et son sapin. Georgette adorait tisser la soie et réalisait de magnifiques toiles pour y dormir mais aussi des bonnets de fine dentelle, des chaussons et de belles décorations pour le sapin. Son activité de couture lui prenait presque tout son temps mais un jour de printemps elle s’aperçut que ses toiles, habituellement jolies et régulières, étaient devenues biscornues et fragiles. N’étant plus toute jeune, elle pensa que ses huit pattes n’avaient plus l’agilité d’autrefois. Attristée de ne plus pouvoir tisser correctement, elle devint bientôt bougonne et désagréable !

A l’automne, une jeune araignée emménagea dans le grand placard du fond du couloir. Ne connaissant pas encore Georgette, elle alla se présenter dès son installation terminée :

- Bonjour, je suis Zoé, votre nouvelle voisine.

Georgette, la regarda de côté et répondit « bonjour » sans grande sympathie.

La jeune Zoé, pour être agréable, avait apporté en cadeau un grand panier rempli de fils de soie colorés. Alors que cela aurait dû lui faire un immense plaisir, Georgette se mit à pleurer à chaudes larmes.

Désemparée, Zoé lui dit :

- Je suis désolée de vous voir si triste. Que puis-je faire pour vous consoler ?

- Vous n’y pourrez sans doute rien, répondit Georgette en pleurant. Je suis très malheureuse de ne plus pouvoir tisser. 

Zoé réfléchit et lui demanda :

- Ne serait-ce pas un problème de pattes ? Vous font-elles souffrir ?

- Non pas du tout, elles sont encore souples et rapides, répondit Georgette.

Zoé se creusa un peu plus la tête puis s’écria :

- Mais Georgette, le problème vient de vos yeux ! Il vous faut des lunettes !

Georgette resta bouche bée !

- Mais évidemment, c’est ça, ma vue a baissé ! Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt !

- Maintenant, dit Zoé, il reste une question importante : Comment vous trouver des lunettes pour huit yeux ?

Eh oui, comme toutes les araignées, Georgette n’avait pas deux yeux mais huit ! Il allait falloir ruser pour lui trouver des lunettes !

- Réfléchissons, dit Zoé… nous devrions commencer par aller fouiller dans l’atelier… nous trouverons peut-être quelque chose.

Le soir venu, lorsque l’atelier fut vide et que le Père Noël eut fermé la porte à clef, les deux amies descendirent discrètement sur le grand bureau de bois. En fouillant, elles trouvèrent rapidement une loupe de lecture rangée dans un tiroir.

- Parfait dit Zoé ! Nous pourrions la lui emprunter. Mais c’était beaucoup trop gros et beaucoup trop lourd… il fallait trouver une autre solution.

- Pourquoi ne pas essayer les lunettes du Père Noël ? Dit Georgette. Il les a laissées sur son bureau.

Aussitôt dit, aussitôt fait et la vieille araignée avait le nez collé aux épais verres cerclés de fer gris. Oh merveille ! Elle y voyait parfaitement. Plus léger que la loupe c’était toutefois encore trop gros pour les utiliser…

Les deux araignées, ne trouvèrent malheureusement pas de solution… Triste et déçue, Georgette souhaita bonne nuit à Zoé puis alla se réfugier, seule, au grenier situé au-dessus de l’atelier. Elle grimpa le long du mur pour atteindre la fenêtre qui donnait juste sur la lune d’argent. Perdue dans ses pensées elle s’assit près du volet et de grosses larmes roulèrent sur ses joues. Elle renifla et se dit qu’il valait mieux aller se coucher. Peut-être aurait-elle une bonne idée demain…

Le grenier était encombré d’objets usés entassés les uns sur les autres. Marchant lentement, le cœur gros, elle passa à côté du vieux télescope dont le Père Noël se servait autrefois pour tracer sa route dans le ciel. (Aujourd’hui, il utilise internet comme tout le monde). Bref ! Le verre grossissant de ce vieux télescope était brisé en mille minuscules morceaux et allait être très utile à Georgette !

Notre amie fila chercher Zoé à toutes pattes pour lui montrer sa trouvaille.

- Incroyable ! S’écria cette dernière. Le verre est si fin et léger que nous allons pouvoir fabriquer des lunettes !

Alors, avec habileté la jeune araignée fabriqua une monture de soie élastique autour des huit petits morceaux de verre. Lorsqu’elle eut terminé sa besogne elle tendit le drôle d’objet à Georgette et lui dit :

- Voici les toutes premières lunettes pour araignée de l’histoire !

Pressée de les essayer, Georgette les mit sur son nez sans plus attendre et s’écria :

- C’est merveilleux, je revois parfaitement clair ! Quelle fantastique invention ! 

Pour la remercier de son aide, Georgette embrassa Zoé très fort. Il faut dire qu’elle l’avait bien mérité. De ce jour, nos deux amies comprirent qu’il était important de s’entraider.

Bientôt, notre chère Georgette, fière de porter de jolies lunettes, retrouva sa bonne humeur ainsi que la joie de tisser des décorations pour le sapin en fil de soie coloré.


Maintenant, à vous de chanter…

 

Chanson allemande de 1824 par Ernst Anschütz.



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